Femmes battues : un phénomène qui s'aggrave
Dans un rapport rendu public mercredi (22 mars) Amnesty international dénonce les violences contre les femmes en France, l'élevant au niveau d'"affaire d'Etat". Alors qu'une femme meurt tous les quatre jours, l'association dénonce "un des plus grands scandales en matière de droits humains".
Le rapport fait un état des lieux "non pas de la violence elle-même", "mais de la réponse des autorités à ces violences". Toutes ces violences ont pour point commun d'être fondées sur une discrimination de genre. "Cette violence spécifique s'exerce sur les femmes avant tout parce qu'elles sont femmes", selon la présidente d'Amnesty France Geneviève Sevrin. Amnesty insiste sur "l'enfer" des victimes de violences intra-conjugales, qui, après avoir osé "briser le silence", font l'objet de "représailles économiques" de leur conjoint. Ces femmes "ne doivent plus se trouver face à l'incompréhension et à l'indifférence".
Tout en déplorant "l'insuffisance" des capacités d'hébergement des victimes dans des "lieux sécurisés" L'organisation réclame "un traitement judiciaire des victimes ainsi qu'un accompagnement social efficace", une "coordination et une politique volontariste" ainsi qu'une "sensibilisation et une vraie campagne d'information soutenue par l'Etat".
Le lendemain, le Parlement adoptait définitivement la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les violences conjugales. Il porte l'âge légal du mariage pour les filles de 15 à 18 ans. La proposition définit également dans le code pénal comme une "circonstance aggravante" le fait de commettre des violences au sein du couple (mariés, concubins, pacsés) ou entre anciens conjoints. Elle la rend applicable en cas de meurtre, portant la peine encourue de 30 ans de réclusion à la réclusion criminelle à perpétuité, ainsi qu'en cas de viol.
Des mesures de lutte contre les mariages forcés, proposées par la mission famille de l'Assemblée nationale, ainsi que des dispositions s'attaquant aux mutilations sexuelles, au tourisme sexuel et à la pédopornographie, ont également été introduites.